COVAC-Skin : caractérisation des réactions cutanées retardées survenues au décours du vaccin COVID
Mise en ligne :
La Société Française de Dermatologie a lancé un appel à cas national auprès des dermatologues afin de recueillir les réactions cutanées retardées survenant au décours des vaccinations anti-COVID.
En effet plusieurs types de réactions sont rapportées dans la littérature, certaines en regard du site d’injection du vaccin, d’autres à distance. Si les réactions peuvent récidiver à la deuxième injection, elles ne semblent pas plus graves, mais il est important de mieux les caractériser pour mieux anticiper leur prise en charge chez les futurs patients et fournir une information plus détaillée/précise à la population non vaccinée. Avec le développement de nouveaux vaccins et la probable nécessité de renouveler la vaccination sur plusieurs années, il nous paraît essentiel de mettre en place cette surveillance et ce registre dès maintenant
COVACskin sera la première étude française multicentrique sur le sujet, venant en complément des publications notamment nord-américaines ou européennes.
Les données seront recueillies dans le cadre du soin et transmises de manière strictement anonyme, selon la même méthodologie que l’année dernière pour l’étude COVID-SKIN.
Équipe
L’étude est coordonnée par le Dr Brigitte MILPIED (CHU de Bordeaux et Présidente du FISARD).
Le comité de pilotage est constitué des personnes suivantes représentantes de la SFD et de la pharmacovigilance :
- Prof Annick BARBAUD (vice-Présidente du FISARD)
- Prof Marie BEYLOT-BARRY (past-Présidente de la SFD)
- Prof Olivier CHOSIDOW (Président du GRIDIST)
- Dr Anne-Sophie DARRIGADE (membre du FISARD)
- Prof Nicolas DUPIN (Président de la SFD et membre du GRIDIST)
- Dr Bénédicte LEBRUN-VIGNES (pharmacovigilance, membre du FISARD)
- Dr Paola SANCHEZ-PENA (pharmacovigilance, membre du FISARD)
- Prof Angèle SORIA (membre du FISARD)
- Dr Nicolas VIGNIER, infectiologue (membre de la SPILF)
L’étude a été déclarée à la CNIL et a reçu l’avis favorable du comité d’éthique du CHU de Bordeaux (AAP 2021-17).
En pratique
Cette étude a été réalisée dans le cadre du soin, sur la base du volontariat des dermatologues, hospitaliers ou libéraux, ayant des patients en consultation présentant des réactions cutanées dans les jours suivant l’injection du vaccin anti-COVID (tout type de vaccin) sur le site d’injection ou à distance du site d’injection.
Au 13 septembre 2021
Les participants à l'étude COVACskin ont réunit 162 fiches.
- Il s’agit de 100 femmes et 62 hommes, d’âge moyen 55 ans (12 à 90 ans), sans antécédent d’atopie pour 80%, ni antécédent d’allergie. Près de 30% rapportent une dermatose antérieure connue. Les vaccins concernés sont principalement les vaccins ARN dans 88% des cas (70% Pfizer, 18% Moderna) devant le vaccin adénovirus Astrazeneca (12%) et un seul cas avec Janssen.
- La plupart des réactions rapportées fait suite à la première injection de vaccin (123/162 = 76%). Le délai moyen d’apparition est de 5 jours. Les réactions localisées (11%) sont le plus souvent érythémateuses, œdémateuses et prurigineuses (40%) avec un placard large >10cm (69%).
- Les réactions généralisées sont les plus fréquentes (89%) avec en premier lieu l’urticaire (20%). Notre groupe de travail est en train d’analyser à partir des photographies disponibles, la séméiologie des autres réactions généralisées qui sont variables, papuleuses, œdémateuses, vésiculeuses, plus ou moins étendues.
- Parmi les 123 fiches rapportées après la première injection de vaccin, 83 doivent avoir une deuxième injection pour un schéma vaccinal complet. À ce jour, nous avons recueilli les données de tolérance de la deuxième injection pour seulement 55 patients. Celles-ci sont plutôt rassurantes, avec pour 19 (34%) une récidive, le plus souvent d’intensité équivalente ou atténuée et de forme identique.
- Le délai moyen de guérison de la réaction cutanée est de 17 jours d’après les premières données recueillies.
Fiche du projet
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Situation (Ville) | Paris |