Logo du Fonds de dotation de la Société Française de Dermatologie

Caractérisation de la réponse lymphocytaire T spécifique d’auto-antigènes au cours de la pemphigoïde des muqueuses T-MMP

dermatose infectieuse

Je suis Pauline RATAJCZYK, je viens de finir mon internat de dermatologie à Paris.

Durant l’année universitaire 2024-2025, j’ai choisi de réaliser le Master 2 d’immunologie à l’université UPEC-Paris Saclay et d’effectuer un stage au laboratoire sur les maladies bulleuses auto-immunes cutanéo-muqueuses, au sein de l’unité PANTHER – Physiopathologie, autoimmunité et immunothérapie – UMR 1234 sous la direction du Pr Vivien Herbert et du Dr Marion Carette.

Mon projet

La pemphigoïde des muqueuses (MMP) est une maladie auto-immune de la peau et des muqueuses, qui entraine des cloques et des ulcérations principalement au niveau buccal mais aussi au niveau oculaire, ORL, génital et sur la peau. L’évolution cicatricielle peut conduire à des pertes de fonctions irréversibles des organes atteints (cécité, sténose laryngée ou œsophagienne etc…). Elle résulte d’un dysfonctionnement du système immunitaire, conduisant ce dernier à s’attaquer, par la production d’anticorps, à certains constituants de la peau, comme par exemple la protéine BP180 qui est nécessaire à la cohésion des couches superficielles de la peau épiderme/derme. La fixation des anticorps va entraîner la perte de fonction de ces protéines de cohésion qui va donc conduire au décollement des muqueuses et/ou de la peau.

Le diagnostic est très difficile. À ce jour, le diagnostic repose principalement sur les signes cliniques. En effet, les anticorps sont détectés dans moins de la moitié des cas, et les autres examens sont peu rentables. Alors qu’il s’agit d’une maladie sévère, son diagnostic et sa prise en charge sont donc souvent retardés, responsable d’une perte de chance pour les patients (surtout pour la composante ophtalmologique).

L’enjeu principal est donc de diagnostiquer les formes débutantes le plus précocement possible, afin d’augmenter les chances de guérison par la mise en route rapide d’un traitement, et donc limiter l’évolution vers la formation de cicatrices irréversibles.

La mise en évidence des anticorps de la maladie étant très difficilement détectables, notre objectif sera de mettre en évidence des cellules indirectement responsables de cette production d’anticorps, les lymphocytes T auto-réactifs. Pour cela, nous analyserons la production de molécules inflammatoires (cytokines) par ces lymphocytes de patients atteints de MMP sévère, après stimulation par la protéine BP180 qui est la cible des anticorps. La nature de la réponse lymphocytaire T, mais aussi sa puissance, permettront de comprendre davantage la maladie mais aussi de développer, nous l’espérons, de nouvelles pistes thérapeutiques (comme les traitements anti cytokiniques) dans cette maladie particulièrement difficile à traiter.

Nos études préliminaires montrent qu’une dénervation est néfaste pour la réparation tissulaire. C’est pourquoi nous souhaitons étudier comment les cellules nerveuses contrôlent exactement l’arrivée de cellules immunitaires dans la peau pour améliorer la régénération.

L’ensemble de ce travail va permettre de comprendre comment améliorer la régénération de la peau et devrait à terme permettre le développement des traitements qui pourraient bénéficier à des millions de patients souffrant de lésions cutanées graves telles que les brûlures et les traumatismes cutanés.


Fiche du projet

Appel d’Offre Appel d’Offres pour le soutien à la formation à la recherche en Dermatologie de la Société Française de Dermatologie
Mars 2024
Porteur du projet Pauline RATAJCZYK
Parrainage Vivien HEBERT
Attribution 30,000 €
Thématique Dermatose infectieuse
Structure(s) de recherche INSERM U 1234 (PANTHER)
Situation (Ville) Unité Inserm UMR 1234 PANTHER, Rouen
Mise à jour le 2024-07-27 02:34:33

En savoir plus sur dermato-info.fr

Remonter