Nutrition et réponses thérapeutiques

Ce projet, conduit par le Pr Emilie SBIDIAN et son équipe épidémiologique EPIDERMe à Créteil, est un projet de recherche clinique et épidémiologique basé sur la cohorte Nutrinet, et étudiant les liens entre psoriasis et nutrition. Cette approche originale peut ouvrir le champ d’action de prévention et de traitement tout en comprenant mieux les mécanismes impliqués dans l’expression du psoriasis, maladie qui touche plus de 2 millions de personnes en France.

Psoriasis, nutrition et réponses thérapeutiques – NUTRIPSO

Le psoriasis est une inflammation chronique de la peau atteignant 1 à 3 % de la population en France. Dans les formes sévères de psoriasis, il existe une inflammation systémique c’est-à-dire touchant d’autres organes que la peau. On appelle inflammation chronique toute réaction qui échappe à la régulation de notre système immunitaire. Cette inflammation devient néfaste et peut être responsable de la survenue d’autres maladies chroniques comme le diabète, l’hypertension, le syndrome métabolique (un excès de cholestérol). Elle doit être contrôlée par des médicaments.

À partir de l’étude nationale NutriNet, nous avons mis en évidence que les nutrinautes présentant un psoriasis sévère avaient de mauvaises habitudes alimentaires (alimentation riche en graisse et en sucre rapide). Au contraire, une alimentation type « méditerranéenne » (riche en fruits et légumes, en céréales et en acide gras monoinsaturés) serait bénéfique sur l’apparition et/ou la sévérité du psoriasis comme cela est le cas pour d’autres maladies inflammatoires dont la maladie de Crohn ou les rhumatismes inflammatoires.

Au cours des dernières décennies, la consommation d'aliments ultra-transformés dans le monde a considérablement augmenté et les produits transformés représentent aujourd’hui entre 25% et 60% de l'apport énergétique quotidien total. Les aliments ultra-transformés sont des produits alimentaires et des boissons dont la fabrication comporte plusieurs étapes et techniques de transformations par l'industrie agro-alimentaire. Le but du traitement ici est de créer des aliments à plus ou moins longue durée de vie, moins chers, et très agréables au goût. Dans l’étude NutriNet-Santé, des travaux pionniers ont mis en évidence pour la première fois un lien entre consommation de ces aliments ultra-transformés et risque accru de cancers, de maladies cardiovasculaires, et de mortalité.

C’est dans ce contexte que nous proposons un programme de recherche à partir de l’étude NutriNet, dont les deux objectifs principaux seront :

• 1. d’évaluer la survenue et la sévérité du psoriasis en fonction de la consommation d’aliments ultra-transformés,
• 2. d’évaluer la réponse thérapeutique des patients atteints de psoriasis en fonction du régime alimentaire (régime méditerranéen et/ou aliments ultra-transformés)

Avancement du projet, Janvier 2024

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