Organoïdes épidermiques cutanés comme mini-systèmes pour étudier l'hidradénite suppurée

Je suis interne de dermatologie en deuxième semestre en Île-de-France. Je suis intéressée par la recherche translationnelle et réalise un master 2 sur l’hidradénite suppurée pour contribuer à une meilleure compréhension de sa physiopathologie, dans le but à terme d’améliorer la prise en charge des patients. Ce travail est réalisé sous la direction du Dr Laure Guenin-Mace dans le département d’immunologie dirigé par le Pr Yasmine Belkaid à l’institut PASTEUR et je suis encadrée par le Dr Charles Cassius.

Mon projet

L’hidradénite suppurée (HS) ou maladie de Verneuil est une maladie inflammatoire cutanée chronique invalidante, dont les mécanismes sont mal connus et difficiles à étudier du fait de l’absence de modèles expérimentaux fiables. Un déséquilibre du microbiote cutané semble associé à une inflammation chronique et à des réponses immunitaires aberrantes dans l’épiderme, la couche la plus superficielle de la peau.

Pour mon projet, nous suspectons qu’une bactérie, appelée Porphyromonas uenonis (Pu), infecte l’épiderme et est directement impliquée dans les réactions inflammatoires à l’origine d’une stimulation chronique du système immunitaire dans l’HS. Pour démontrer cette hypothèse et modéliser les interactions entre Pu, les cellules principales de la peau appelées kératinocytes et le système immunitaire, nous allons générer un modèle de peau appelé organoïdes à partir de kératinocytes humains.

Le premier objectif est d’étudier l’altération de la barrière cutanée par l’infection par Pu et la réponse immunitaire innée des kératinocytes. Des cellules immunitaires (plasmocytes) seront introduites par la suite pour étudier leurs interactions avec la peau infectée.

Le second objectif est un enjeu technologique, et vise à générer des organoïdes à partir de cellules cutanées issues de patients atteint d’HS, afin de les comparer aux organoïdes issus de kératinocytes sains.

La modélisation des organoïdes nous permettra d’obtenir un modèle non animal mais proche de la réalité du vivant pour l’étude de l’HS et ouvrira de nouvelles perspectives pour l’étude de la barrière cutanée.

Fiche du projet